Par France Michel

Connaissez-vous Gallica? C’est la bibliothèque numérique de la Bibliothèque nationale de France et de ses partenaires. En libre accès depuis 1997, elle regroupe plus de 5 millions de documents. Et disons que la curiosité m’emportant, j’ai décidé d’y fouiner en interrogeant le nom Falardeau. Parmi les résultats de la recherche en France (parce que Gallica présente aussi des documents québécois), j’ai remarqué un Fallardeau. Et ce qui m’a intrigué doublement, c’est l’année qui y était associée : 1926. Je trouvais que c’était récent. On cherche quand même s’il existe encore des Falardeau en France… Voici mon enquête!

Début d’enquête

L’article qui m’interpelle est titré : Un incendie rue de Bordeaux. Il est dans le journal La Charente du 29 mars 1926.

Article du journal La Charente, 29 mars 1926.

Je constate que le nom Fallardeau est bien écrit avec deux l tout au long de l’article. Mais je n’ai pas de prénom associé. Qui est cet homme? Son patronyme est-il associé au nôtre? Je poursuis ma recherche et je trouve un deuxième article, en date du 2 avril 1926.

Article du journal La Charente, 2 avril 1926.

Cette fois, son prénom est écrit et c’est Octave… Mais la graphie du nom de famille est encore Fallardeau! L’article est en lien avec l’incendie qui s’est produit quatre jours plus tôt.

Les bases de généalogie peuvent-elles m’aider?

Étant abonnée à plusieurs bases de données, je me tourne vers celles-ci. Et là, j’y trouve bien mon monsieur. Il est recensé dans des articles de presse, dont ceux que j’ai trouvés, mais j’apprends aussi qu’Octave a été décoré à quelques reprises pour des actes de bravoure pendant la guerre 1914-1918.

Ainsi, dans La Croix de Saintonge et d’Aunis du dimanche 31 mars 1918 :

Article du journal La Croix de Saintonge et d’Aunis, 31 mars 1918.

Je découvre qu’Octave, déjà décoré de la Croix de guerre, a reçu du commandement suprême de l’armée royale le brevet et le ruban de l’insigne militaire des Fatigues de guerre… À la fin de l’article, j’apprends que la famille habite rue Ernest-Renan, à Rochefort. Renseignement intéressant si je veux consulter les recensements. De plus, l’article du journal présente le nom Fallardeau, avec deux l.

Je trouve l’expression Fatigues de guerre un peu curieuse. Je m’empresse donc de chercher ce que cela signifie. Et je trouve facilement l’explication. Il s’agit d’une mauvaise traduction de l’italien, cette décoration étant liée à l’armée italienne. Vous trouverez plus d’explications sur le site Culture, histoire et patrimoine de Passy.

Fatigues de guerre, signification.

La base de données Geneanet me propose une fiche généalogique pour cet Octave Fallardeau. Je vais donc voir. Et surprise… Elle est rédigée par Bernard Martin, mon cousin français, qui nous aide beaucoup François et moi sur les recherches en France. C’est fou, mais j’étais tellement absorbée par mon enquête que j’en avais complètement oublié les données que Bernard nous avait transmises l’année dernière. Et Bernard a tout trouvé sur l’homme mystérieux qui fait l’objet de mes recherches.

C’est bien un Falardeau

Grâce aux renseignements que Bernard a mis en ligne, je peux facilement consulter le registre d’état civil de Charente (Naissances, Mariages, Décès. AD17 2 E 43/18* – 1878-1882 – Bernay, Charente-Maritime, France). Voici un extrait de l’acte de naissance de cet Octave Falardeau.

Une partie de l’acte de naissance d’Octave Falardeau.

Par la même occasion, je constate que le nom de famille est bien écrit Falardeau et que celui de son père a la même graphie. Intéressant. En marge de l’acte de naissance d’Octave a été consigné par la suite son mariage avec Adelina Félicia Renaud, en 1907. Enfin, on y lit également qu’Octave est décédé le 30 décembre 1965 à Angoulême.

Conclusion de l’enquête

Il y avait donc encore un Falardeau vivant dans cette région de France jusqu’en 1965. Pour le moment, la fiche généalogique ne présente pas d’enfants connus pour Octave Falardeau. Cependant, dans l’article portant sur l’incendie, on peut lire que c’est l’enfant du couple qui a sonné l’alarme au sujet du feu. Il y a donc un complément de recherche à faire ici. Ce fils Falardeau a-t-il eu des enfants? Est-il décédé trop jeune? Est-il resté célibataire?

Et Gallica a encore d’autres surprises à me faire découvrir. Entre autres, j’ai vu un Falardeau faisant l’objet d’un article en Afrique du Nord. Tiens, tiens… Une autre piste à suivre!

  1. Bernard MARTIN says:

    Bonjour,

    Merci France pour ces recherches et cet article fort intéressant.
    Malheureusement, pour le moment, il n’a pas été possible de trouver un lien entre les Fallardeau de Bernay et les Falardeau de Bignay. Les deux villages sont pourtant relativement assez proches. Mais peut-être François qui a fait des recherches sur des actes très anciens pourra nous donner le lien entre les deux branches.
    Nos salutations à tous les Fallardeau d’outre-france (je ne sais pas si on dit ça !)
    Bernard Martin

    • François Falardeau says:

      Bonjour France, Bernard et les autres. Pour l’instant, j’ai remonté la lignée d’Octave jusqu’à Pierre Folardeau ou Falardeau (pas évident sur l’acte), qui épouse Louise Labrousse à Bernay le 8 février 1706 (le nom des parents ne figure pas sur l’acte). Pierre aurait un frère, Jean, décédé avant le 11 janvier 1712. Leur père serait contemporain de notre ancêtre Guillaume, mais je n’ai pas trouvé de lien pour le moment.

      Quant aux Falardeau, Folardeau ou autres variantes, contemporains, je n’en connais que deux autres décédés après 1960 à part d’Octave: Agléa, fille de Victor, décédée à Bignay en 1961 (nous avons vu sa tombe au cimetière de Bignay) et surtout Renée Claudine, née le 9 juillet 1911 à Mazeray (Charente-Maritime), qui a épousé Robert Joussaume le 6 décembre 1934 à Mazeray, et décédée le 1er octobre 2006 à Sérigny (Vienne). Comme ce couple a eu quatre enfants, Claude Robert, Roger Paul, Colette Reine et Georges Gaston, il serait intéressant de communiquer avec l’un d’eux. Qu’en dites-vous, Bernard?

  2. Christian Boutet says:

    Intéressante enquête, va-t-il y avoir une partie d’enquête sur les parents de ce Octave afin de le relier à l’Ancêtre venue ici ?

    • France Michel says:

      Bonjour Christian, c’est sûr que l’enquête va se poursuivre. Je vais demander l’aide des deux autres enquêteurs François et Bernard. À trois, on va peut-être arriver à un dénouement inattendu. En attendant, le suspense se maintient…

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