(Ce texte de François Falardeau a été originalement publié dans le Bulletin mensuel de l’Amicale généalogique Falardeau, volume 3, numéro 2, mars 2010.)

Je ne sais pas si vous êtes comme moi, mais quand j’étais jeune, nos parents nous parlaient souvent de leurs « cousins des États ». Je n’ai pas de souvenir très précis de ces parents américains, même si je crois en avoir rencontré un ou deux il y a très longtemps, bien avant que je fasse de la généalogie. D’où l’idée de faire un premier article sur les premières migrations des Falardeau vers les États-Unis.

Une première recherche m’a permis de savoir que, d’après le site Name Statistics [Ce site n’existe plus, vous pouvez consulter MyNameStats pour des données à jour], il y aurait environ 1250 personnes portant le nom de Falardeau aujourd’hui aux États-Unis, ce qui situerait ce patronyme au 33 840e rang. En comparaison, le nom Falardeau est porté au Québec par 4800 personnes, ce qui le situe au 532e rang, d’après l’Institut de la statistique du Québec. Je n’ai rien trouvé pour le reste du Canada, je lance donc un appel aux experts.

Pour ce qui est des États-Unis, avant de parler des migrations, je mentionnerai la première apparition d’un États-Unien (je préfère États-Unien à Américain, car nous sommes aussi américains que les habitants des États-Unis) dans la famille Falardeau. J’ai déjà parlé de Thomas Maclure, qui épouse Marie Charlotte Élisabeth Falardeau à Charlesbourg le 10 janvier 1757. D’après le Fichier Origine, Thomas est né à Orange, maintenant Albany, dans l’État de New York, le 9 février 1735. Son père était armurier et forgeron. Il aurait été amené au Québec comme captif avec sa famille vers l’âge de neuf ans. Je n’ai rien trouvé de plus sur cette capture.

Louis Paul et Lucille Généreux

La première migration que j’ai trouvée pour l’instant est celle de la famille de Louis Paul Falardeau, né le 23 janvier 1800, et Lucille Généreux. Le couple se marie à Saint-Cuthbert le 14 août 1827, et ils auront au moins 14 enfants nés au Québec (Berthier ou Maskinongé) entre 1828 et 1849. D’après des informations déjà publiées dans le Bulletin de l’Amicale généalogique Falardeau, volume 1, numéro 9, octobre 2008 (ou voir l’article sur la page de notre site 6 frères Falardeau à la Guerre de Sécession américaine), c’est en 1853 que Louis part avec sa femme, et un nombre d’enfants à préciser, pour s’établir d’abord à Arnolton, État de New York, puis à Anfield, en 1855, puis définitivement à Cohoes, toujours dans le même État.

Parmi les 14 enfants, au moins six, les six frères ayant participé à la guerre, ont fini par s’établir aux États-Unis; deux autres se sont mariés au Québec et semblent y être demeurés, un était décédé avant le départ de la famille pour les États-Unis et je n’ai pas d’information sur les cinq autres, peut-être décédés également avant le départ.

Je vous réfère à l’article précité pour les six frères qui participèrent à la Guerre de Sécession, soit Onésime, Dosithée, Sifroid, Vincent Anastase, Dieudonné et Louis Denis. Quant à la descendance de ceux-ci, je n’ai que les informations suivantes :

  • Sifroid, qui s’était marié à Maskinongé le 19 février 1855 à Dorothée Landry, est décédé à Baltimore en 1894. Cependant, ses deux filles que j’ai trouvées se sont toutes deux mariées à Montréal, Georgina en 1874 et Hermina en 1888.
  • Dieudonné, qui a épousé Mary Glendon à Albany, en novembre 1866, a eu au moins un fils, Georges, dont je ne connais que la naissance.

Je n’ai pas trouvé de descendance des quatre autres. L’aîné, Onésime, qui avait épousé Mary Wright en 1855 à Springfield, est décédé en 1862, premier mort de la Guerre de Sécession : il a passé sous les roues d’un train qui devait le conduire à son camp d’entraînement! Dosithée a épousé Henrietta Ball en 1853, à South Orange, NewJersey et Louis Denis a épousé Mélina Chaput à Cohoes le 11 août 1873. Enfin, Vincent Anastase est décédé célibataire à Cohoes, New York, le 14 février 1902.

Trois Falardeau au Michigan

La seconde migration connue est celle d’un frère et d’une sœur qui se marient tous deux au Michigan. Tout ce que je sais d’eux pour l’instant, c’est leur naissance et leur mariage. Joseph Falardeau, fils de Joseph et Élisabeth Savard, né le 5 août 1840 à Cap-Santé, épouse Léa Baril le 20 mai 1867 à Houghton, Michigan. Sa sœur Victoria, née le 18 décembre 1847 à Cap-Santé, épouse Albert Brisson, en 1884, à Lake Linden, près de Houghton, au Michigan. D’après Wikipedia, Lake Linden est un village qui compte aujourd’hui environ 1000 habitants; il été en grande partie détruit par le feu en 1887.

Joseph et Victoria font partie de la famille sans doute la plus connue chez les Falardeau, puisque leur frère, le chevalier Antoine Sébastien Falardeau, a fait une carrière importante comme peintre en Italie; Georges Falardeau lui a consacré un article dans le Bulletin de l’Amicale généalogique (volume 1, numéro 7, août 2008 ou voir cette page). Un autre frère, Élie, a participé à la construction de l’église Sainte-Anne-de-Beaupré; il est le grand-père d’Émile Falardeau, célèbre généalogiste et deuxième président de la Société généalogique canadienne-française (voir le Bulletin de l’Amicale généalogique, volume 1, numéro 11, décembre 2008 ou cette page).

À la même époque que Joseph et Victoria, un troisième Falardeau passe par le Michigan avant de revenir au Québec. Joseph Emmanuel Falardeau, sans lien de parenté avec les précédents sauf pour leurs premiers ancêtres québécois Guillaume Falardeau et Marie Ambroise Bergevin, épouse Joséphine Brazeau le 31 août 1870 à Manistee, au Michigan. On le dit âgé de 19 ans, et son épouse, de 15 ans. Le couple a eu au moins une fille, Georgiana, qui s’est ensuite retrouvée à Loretteville, où elle a épousé Joseph L’Heureux, le 7 mai 1895. Elle a sans doute accompagné son père, puisque celui-ci s’est remarié à Loretteville, le 7 février 1887, avec Georgiana Sioui. Il n’y a donc sans doute pas de descendants états-uniens du couple Falardeau-Brazeau.

Des Falardeau dans le Maine

Bien qu’il ne semble pas que Jean Baptiste Falardeau et Geneviève Capistran, mariés à Sorel le 22 novembre 1836, aient jamais vécu aux États-Unis, au moins deux de leurs enfants ont émigré dans l’État du Maine.

Joseph Artel Falardeau, né le 8 juin 1841 à Sorel, épouse en effet Mathilde Beauvais le 8 août 1871 à Worcester, Maine. Ils y ont sans doute vécu de nombreuses années, puisqu’au moins deux de leurs enfants se sont mariés à Worcester : Éva, le 3 juillet 1890 avec Henri Tisdelle, Marie Berthe, le 29 novembre 1893, avec Félix Saint-Martin.

Le frère de Joseph Artel, Antoine, né le 16 janvier 1844 à Sorel, se marie à Sorel le 16 février 1863 avec Catherine Morasse. Le couple émigre ensuite à Worcester, sans doute à la même époque que son frère, puisque leur fille Azelma y épouse Calixte Péloquin, dit Crédit, le 18 octobre 1886, à l’église Notre-Dame-des-Canadiens. Deux ans plus tard, le 2 février 1888, leur fils Anthony épouse dans la même église Lizzie Barrette. Antoine décédera à Worcester le 3 mai 1927, âgé de 83 ans.

Mes « cousins des États »

Je termine avec des membres de ma famille proche qui ont vécu un peu partout en Nouvelle-Angleterre, et dont la descendance semble continuer jusqu’à ce jour. La majorité des informations qui suivent viennent de la généalogie préparée par Philippe et Violette Falardeau (voir le Bulletin de l’Amicale généalogique, volume 1, numéro 11, décembre 2008 ou cette page), qui m’a été transmise par Philippe Falardeau, fils de Philippe, et sa sœur Huguette, que je remercie.

Mes arrière-grands-parents, Aimé et Geogiana Duteau Villandré (certains disaient de Villandré – voir la carte mortuaire ci-dessous – mais cette particule ne correspondait à rien!), ont eu au moins 15 enfants, dont quatre ont passé une partie de leur vie aux Etats-Unis. Les enfants de ceux-ci sont donc les cousins et cousines de mon père, et donc ses « cousins des États »! Voici donc les informations dont je dispose sur ces quatre enfants d’Aimé et Georgiana et leur descendance états-unienne :

Georgiana, épouse d’Aimé Falardeau.
  • Adélard Aimé, né le 17 novembre 1868 à Saint-Guillaume-d’Upton, épouse d’abord Olivine Rivard de la Glanderie le 7 janvier 1891 à Saint-Guillaume-d’Upton. Celle-ci serait décédée dans le comté de Bristol, au Massachussets. Adélard Aimé épouse ensuite Eveline Robidoux à Pawtucket, Rhode Island. Les dates de décès et de mariage sont imprécises, ainsi que la maternité des enfants d’Adélard Aimé. Au moins deux enfants ont vécu aux États-Unis : Gertrude, née en 1902 à Pawtucket et décédée à Saint-Guillaume-d’Upton le 29 janvier 1903, et Louis, marié à Éva Rondeau à Woonsocket, Rhode Island, le 30 mai 1922 et décédé au même endroit en mai 1977. Louis a eu au moins deux enfants qui se sont marié à Woonsocket, Robert Norman à Woonsocket en 1945 et Constance Rita en 1948.
  • Priscille, née le 12 octobre 1871 à Saint-Guillaume-d’Upton, épouse Évangéliste Duhamel le 13 juin 1914, à Fall River, Massachussets. Ils auront au moins quatre filles, toutes nées à Fall River, dont deux qui se marieront à Manchester, Massachussets; une mourra à Boston, Massachussets, deux à Montréal et une à un endroit inconnu de moi.
  • Elphège, né à Fall River le 4 septembre 1888, meurt à Jackman, Maine, le 15 janvier 1966. Le 26 juillet 1910, il épouse Sophie Godin à Jackman. Ils auront au moins sept enfants, tous nés à Jackman entre 1911 et 1922. Au moins quatre d’entre eux se marient à Jackman dont Aimé, qui aura deux filles mariées à Jackman et Aimé, qui épouse Marie Laure Bisson le 8 octobre 1945. Ce couple aura au moins six enfants, dont trois garçons, tous mariés dans le Maine entre 1970 et 1973. On peut donc présumer qu’il reste des Falardeau dans le Maine encore aujourd’hui!
  • Donat, né à Saint-Guillaume-d’Upton le 8 août 1888, se marie en 1912 à Manchester. Un seul de ses enfants, baptisé Joseph Rosario Alexandre le 17 septembre 1913 à Manchester, naît aux États-Unis; au moins cinq autres naîtront au Canada, dont deux à Kedgwick, au Nouveau-Brunswick.
  • J’ai gardé pour la fin Doria, le père de Philippe et Violette dont j’ai parlé plus haut. Né à Saint-Robert le 24 juin 1884, il épouse Lydia Lachance le 2 octobre 1905 à Saint-Hubert-de-Spalding, maintenant Audet, en Estrie. Au moins dix enfants, dont Philippe, naîtront de ce premier mariage. Les sept premiers naissent au Québec, les trois derniers, Yvette, Paul Henri et Marcel, à Manchester, où la famille vivra de 1915 à 1918. En 1918, on note trois décès, celui de la mère, Lydia Lachance, et de deux enfants, Violette et Marcelle. Philippe Falardeau précise que Violette et sa mère sont décédées le même jour, le 6 octobre, de la grippe espagnole. Marcelle serait décédée en novembre.
  • Ces trois décès y sont sans doute pour beaucoup dans le départ de la famille vers le Canada. Doria se remarie l’année suivante, le 30 mai 1919, à Belle-Vallée, en Ontario, avec Exiline Duhamel. Le couple aura au moins 11 enfants, dont Violette, ce qui fait un total de 21 pour Doria. Tous les enfants naissent à Montréal, sauf la dernière, à Saint-Guillaume-d’Upton. Au moins trois se marieront en Abitibi, un à Amos et deux à Saint-Dominique-du-Rosaire. C’est aussi le cas de Paul Henri, fils de Lydia Lachance, qui, né à Manchester, se marie à Saint-Dominique-du Rosaire. Il aura au moins deux enfants à Timmins, dans le nord de l’Ontario pour finalement décéder à Terrebonne. Un grand voyageur!

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