(Ce texte de François Falardeau a été originalement publié dans le Bulletin mensuel de l’Amicale généalogique Falardeau, volume 1, numéro 5, juin 2008.)
J’ai parlé dans un récent bulletin de l’importance du facteur chance dans les découvertes généalogiques. Je vais vous raconter notre visite à Bignay, au printemps 2007, et notre rencontre avec le maire Joël Touzet. Encore une fois, la chance nous a souri, et à plus d’un titre !
Mon ami Alain Blaise et moi nous sommes donc rendus à Bignay, commune d’origine de l’ancêtre Guillaume Follardeau. Nous étions d’abord allés aux Archives départementales Charente-Maritime, à La Rochelle, ainsi qu’à Saint-Jean-d’Angély, chef-lieu de l’arrondissement qui comprend Bignay. À chaque endroit, nous nous informions s’il n’existait pas de vieux cadastres ou plans de la commune de Bignay datant du 17e siècle, ce qui aurait pu nous permettre de situer plus précisément où vivaient Guillaume et sa famille. Aux Archives, nous avions eu confirmation qu’il n’existait aucun registre pour les années antérieures à 1719, et aux deux endroits nous n’avions trouvé aucune trace de cadastre ou autre document semblable. À Saint-Jean- d’Angély, on nous conseilla de nous adresser à la mairie de Bignay.
C’est ainsi que nous aboutissons à la mairie de Bignay le mercredi matin 30 mai 2007. Je demande à la secrétaire si elle n’aurait pas les documents que nous cherchons pour situer où vivait mon ancêtre. Elle fait un appel et nous répond : « Attendez quelques minutes, monsieur le maire s’en vient. Il vous attendait. » Comment pouvait-il nous attendre alors que nous ne nous étions pas annoncés ?! Monsieur le maire arrive et nous salue en nous disant qu’il nous attend depuis très longtemps !
Il nous explique qu’il attendait depuis longtemps qu’un descendant de Guillaume Follardeau, l’ancêtre de tous les Follardeau d’Amérique, se présente à la mairie. Régulièrement, explique-t-il, des descendants de Guillaume se rendent à l’église, juste à côté de la mairie, et y signent le registre placé à l’entrée. Mais aucun n’a jusqu’ici eu l’idée de se présenter à la mairie.

de notre visite qu’il a accroché le drapeau pour l’occasion.
Photo : Alain Blaise.
Dans l’ébauche de l’histoire de Bignay qu’il m’a remise, il y avait d’ailleurs ce texte :
« Plusieurs familles canadiennes (dont les ancêtres étaient d’origine charentaise, voire même saintongeaise et pour être encore plus précis de Bignay) se manifestent l’été, sur le livre d’or de notre église. Nous essaierons de les contacter l’été prochain. Il serait formidable de les rencontrer. »
Nous aurons la confirmation de ses dires, deux jours plus tard, en nous rendant à l’église située juste à côté. Pendant que nous étions à la mairie pour notre seconde visite, un descendant de Guillaume a laissé cette note dans le livre placé sur les fonts baptismaux : « Je suis venu de Chicago USA pour voir l’église du village où était né mon ancetre Guillaume Fallardeau vers l’an 1650. C’était très émouvant pour moi de visiter votre église. S’il vous plait, priez pour ma grandmère. »
Joël Touzet nous a donc accueillis avec joie, nous a montré la maison ancestrale des Follardeau et nous a fait rencontrer une personne ayant connu la dernière Follardeau de Bignay (voir le bulletin numéro 1, 27 avril 2008 ou la page du site de l’Amicale).
Nous n’en étions cependant pas à notre dernière surprise. Alors qu’il est appelé au téléphone, il me remet un document intitulé Bignay – Registres de l’état civil – 1675-1719. Il m’en remettra ensuite un second : Bignay – Registres de l’état civil – 1636-1675. Pour moi qui « savais » (et c’était confirmé dans tous les documents consultés) que les registres d’avant 1719 avaient disparu, quelle merveilleuse surprise!
Seule déception : en réalité, le registre le plus ancien ne contient qu’une page de 1636, le reste se limitant aux années 1668 à 1675. Et rien dans les registres ne concerne notre ancêtre, ni ses père, mère, frères ou sœurs. Il y a quand même environ un millier d’actes, dont une trentaine impliquent des Follardeau, soit comme parents, conjoints, parrains, marraines ou même sage-femme. Et dans la seule page de 1636, on trouve entre autres le baptême d’une tante de Guillaume, Marie Cousteau, sœur de sa mère Jeanne Cousteau. Nous avons pu étudier en détail ces deux registres, car monsieur le maire a eu la gentillesse de nous les prêter du mercredi midi au vendredi matin. Quelle marque de confiance !

Je termine par une invitation de Joël Touzet. Celui-ci nous a promis que si, un jour, de nombreux Falardeau viennent ensemble visiter sa commune en s’annonçant à l’avance, il les recevra avec les grands honneurs, en compagnie du sénateur et du député. L’invitation est lancée.