By Michael Gillett
(Ce texte a été écrit originalement par un membre anglophone de l’Amicale Falardeau, résidant aux États-Unis. La version française suit après.)
The Falardeau ancestral village of Bignay, in the Charente-Maritime region has remained much the same for hundreds, probably thousands of years.
Farms surrounding a church.

No busy shopping center, no impatient travelers on train platforms, no cafes or bars or pizza joints or any other garish noisy features of modern civilization. All the things we found elsewhere on our tour through France, did not exist in Bignay. Time had passed this tiny commune by, and the folks here continue to work the land and live life in the quiet patient rhythm of nature. Just as their (and our) ancestors did.
Wikipedia reports population numbers for Bignay going back to 1793, when 416 people lived there, through 2019, when 387 lived in Bignay. Except in the 1830s, Bignay never reached 500 inhabitants. All that time it has been scattered family farms centered around an ancient church.



Part of ancient Gaul, conquered by the Romans, Frankish and then French, life within Bignay has remained much the same year after year, no matter who governed the region.
Certainly, on our visit Bignay felt timeless, a magical step into the past.
We stayed in La Rochelle, on the coast, and drove our rental car inland to St Jean D’angely, a larger village near Bignay. It was a Saturday and the weekly farmer’s market was taking place. There we enjoyed shopping among the locals. This area is not a tourist destination so a visit here is a visit to traditional France. We purchased local bread, cheese, the biggest cherries I have ever seen, and of course wine for a picnic in Bignay.
France was in the middle of a record setting heat wave, the temperature was 108 Fahrenheit, so we took advantage of the shelter of a local pub. After making friends over cold beers with some wonderful locals, we set off for Bignay. Refreshed and ready for a visit to the land of Falardeau beginnings.
The ride was only 15-20 minutes from St Jean D’Angely. We quickly found ourselves on a country road passing through a land of pastures and cornfields broken up by the occasional farmhouse, windmill, or barn.
The traffic was extremely light. We spotted the steeple of the church in Bignay and headed that way. When we got to the center of Bignay, all traffic had ceased. We were the only car to be seen. We parked in a small lot across from the church, which marks the center of town.
It was just around 1 in the afternoon when we got into Bignay. It was 108 degrees outside. Apparently, everybody in town had decided to stay home today. In fact, we did not see any other people at all on our entire visit. It was Saturday and the town hall and library were closed. No reason for anyone to travel “downtown” in the heat.
The church was originally built in the 13th century. No doubt Guillaume Falardeau attended mass here growing up in Bignay before crossing the Atlantic. His parents were most likely married here.



The Church was open, and we explored its cool interior. It was simple yet moving. The prayers of the local villagers had been voiced to God for almost a thousand years here. The walls and floors were uneven, but more impressive for their imperfections.
A burial ground was within the church grounds, but those buried there had died relatively recently, it contains no ancient tombs. I did find one Falardeau buried there, although I’m sure there were more.


We paid our respects, and then moved next door to the town hall, which was closed. It still proudly displays the Falardeau family plaque. We also stumbled upon the town library, which appeared to be a converted stable.


Having seen everything the town center had to offer, we drove the country roads some paved some unpaved and enjoyed the fields and farmhouses older than the United States and Canada.
It was then we found our picnic grounds, Le Vivier Gaulois, a natural spring that is the head of a stream that winds into the surrounding forest. It is marked by the Esplanade Joel Touzet, named after a former Mayor of Bignay.



Not another person in sight, we sat by the springs and enjoyed our picnic near the sculpture commemorating the Viking Raids that used to cause terror in the village and countryside.
We poured the wine and toasted Bignay, past and present.
It truly felt as if we had stepped back in time, and the village of Bignay seemed little changed from that day in 1687 when Guillaume Falardeau left it for adventures in North America.
Une visite à Bignay – Juin 2022
Texte de Michael Gillet
Traduit par Sophie Boisvert, révisé par France Michel
Le village ancestral des Falardeau, à Bignay en Charente-Maritime, n’a pas beaucoup changé depuis des siècles… et peut-être même des millénaires.
Des fermes, qui entourent une église.

On n’y trouve pas de centre commercial achalandé, aucun voyageur impatient n’arpente le quai de la gare et il n’y a ni café, ni bar, ni pizzéria, ni aucun des autres attributs bruyants et voyants de la civilisation moderne. Tous ces éléments aperçus ailleurs durant notre visite en France brillaient par leur absence à Bignay. Le temps a oublié cette minuscule commune et les gens qui l’habitent continuent de travailler la terre et de vivre au rythme lent et régulier de la nature, tout comme l’ont fait leurs (et nos) ancêtres.
Wikipédia rapporte le nombre d’habitants de Bignay de 1793, quand le village abritait 416 âmes, jusqu’en 2019, alors qu’il en comptait 387. Sauf dans les années 1830, Bignay n’a jamais atteint les 500 habitants. La commune se compose toujours de fermes familiales éparpillées autour d’une vieille église; tout semble être resté comme avant.



Village de la Gaule ancienne, Bignay a été conquis par les Romains, puis par les Francs avant de faire partie de la France, mais le passage du temps et des gouvernements n’a pas changé grand-chose à la vie quotidienne.
Quand nous y sommes allés, nous avons certainement eu l’impression qu’un coup de baguette magique avait ramené le passé.
De La Rochelle, sur la côte, où nous étions installés, nous avons conduit notre voiture de location vers l’intérieur des terres et Saint-Jean-d’Angély, village de plus grande taille situé près de Bignay. Comme tous les samedis, un marché de producteurs fermiers s’y tenait. Nous avons pris le temps d’y faire des achats, entourés de gens du coin : l’endroit n’étant pas une destination touristique, nous y avons découvert la France traditionnelle. Nous avons acheté du pain et du fromage locaux, les plus grosses cerises que j’avais jamais vues et, bien sûr, du vin, pour pouvoir faire un pique-nique à Bignay.
La France connaissant une canicule record, le mercure dépassait les 42 °C et nous avons cherché refuge dans une brasserie. Après nous être liés d’amitié avec des résidents sympathiques autour de bonnes bières froides, nous avons repris la route en direction de Bignay, ravigotés et prêts à découvrir l’endroit où a commencé l’histoire des Falardeau.
Le trajet depuis Saint-Jean-d’Angély ne prend que 15 à 20 minutes. Nous nous sommes vite retrouvés sur une route de campagne traversant des pâturages et des champs de maïs, entrecoupés çà et là de maisons de ferme, de moulins à vent ou de granges.
Il y avait très peu de circulation et nous avons mis le cap sur la flèche de l’église de Bignay, visible de loin. Quand nous avons atteint le centre du village, nous étions la seule voiture à y circuler. Nous nous sommes garés dans un petit stationnement en face de l’église, en plein cœur de la bourgade.
À notre arrivée, vers 13 h, le mercure affichait encore 42 °C. Toute la population semblait avoir décidé de rester à la maison. Durant toute notre visite, nous n’avons pas vu âme qui vive. C’était un samedi et la mairie de même que la bibliothèque étaient fermées. Il n’y avait donc aucune raison pour les habitants de se rendre au « centre-ville » dans une telle chaleur.
L’église de Bignay date du XIIIe siècle; il ne fait donc aucun doute que Guillaume Falardeau y a assisté à la messe durant son enfance avant de traverser l’Atlantique. C’est aussi là, probablement, que ses parents se sont mariés.



Comme elle était ouverte, nous l’avons explorée, bien au frais. Le bâtiment est simple, mais émouvant. Les voix des villageois priant Dieu s’y élèvent depuis presque mille ans. Les murs et les planchers ne sont pas parfaitement droits, mais leurs imperfections les rendent encore plus remarquables.
Le terrain de l’église comporte un cimetière, mais les tombes qu’on y trouve sont plutôt récentes. J’y ai tout de même déniché un Falardeau enterré là, un de plusieurs, sans doute.


Après avoir honoré la mémoire des défunts, nous sommes allés à la mairie voisine, toujours fermée. La plaque de la famille Falardeau [Amicale Falardeau] y trône toujours fièrement. Nous sommes aussi tombés par hasard sur la bibliothèque du village, apparemment aménagée dans une ancienne écurie.


Après avoir vu tout ce que recelait le centre-ville, nous avons parcouru en voiture les routes de campagne, dont certaines étaient asphaltées et d’autres pas, et admiré des champs et des fermes plus anciennes datant d’avant la naissance des États-Unis et du Canada.
C’est là que nous sommes tombés sur le Vivier Gaulois, source naturelle d’où sort le ruisseau qui serpente dans la forêt environnante. Nous avons décidé d’y pique-niquer à l’esplanade Joël-Touzet, qui porte le nom d’un ancien maire de Bignay.



Complètement seuls, nous nous sommes assis près de la source et avons dégusté notre repas au pied d’une sculpture commémorant les raids des Vikings, qui terrorisèrent jadis les habitants du village et des campagnes environnantes.
Nous avons servi le vin et porté un toast au Bignay d’hier et d’aujourd’hui.
Le village de Bignay semble avoir très peu changé depuis ce jour de 1687 où Guillaume Falardeau l’a quitté pour tenter sa chance en Amérique du Nord. Le visiter nous a réellement donné l’impression d’avoir remonté le temps.