(Ce texte de Georges Falardeau avec la collaboration de François Falardeau a été originalement publié dans Le Feu Ardent, volume 5, numéro 1, juillet 2015.)

On me demande souvent si des Falardeau ont épousé des personnes d’origine amérindienne. En prévision du rassemblement des Falardeau qui se tiendra le 23 août 2015 au Site traditionnel Huron à Wendake, j’ai recherché dans la base de données des Falardeau, dont les données avant 1900 sont accessibles sur le site de l’Amicale, les personnes d’origine huronne qui s’y trouvent. J’ai aussi regardé dans la partie non accessible pour compléter l’information, tout en évitant de mentionner des informations précises sur les personnes susceptibles d’être encore vivantes. 

J’ai aussi obtenu un complément d’informations de Georges Falardeau, complément qui représente la majeure partie du texte, et je l’en remercie.

Il y en a sans doute plus, car ce n’est pas toujours évident de savoir que telle personne dans la base est d’origine amérindienne. Je me suis basé uniquement sur les événements (baptêmes, mariages ou sépultures) survenus à Wendake et à ceux survenus ailleurs mais impliquant des personnes dont je connaissais l’origine huronne.

D’abord, bien qu’il y ait eu des liens de proximité physique entre notre premier ancêtre et les Hurons dont il fut longtemps le voisin (nous y reviendrons dans un autre texte), je n’ai pas trouvé d’union entre des Falardeau et des Hurons avant le milieu du dix-neuvième siècle, soit avec les deux familles qui suivent.

Les premiers Falardeau trouvés sont un frère et une sœur, Joseph et Marie Falardeau, dont les parents sont Jean Baptiste Falardeau et Marie Madeleine Duchesneau ; ils sont de la lignée de Jean François, dernier fils de Guillaume et Marie Ambroise Bergevin, et de Marie Josèphe Savard. Les deux épousent, le même jour, le 8 juin 1841 à Loretteville, le frère et la sœur,  Édouard et Émilie Sébastien, dont les parents sont Isaac Sébastien et Josephte Zacharie. Édouard et Émilie et leurs parents sont identifiés comme Hurons. Marie Falardeau épousera en secondes noces Zacharie Vincent, autre Huron, le 14 août 1848 à Loretteville (voir à la fin un texte de Georges Falardeau sur Zacharie) ;

Une seconde famille Falardeau, presque contemporaine, est celle qui semble avoir établi le plus de liens avec les Hurons. Descendant de Charles Falardeau, cinquième fils de Guillaume et Marie Ambroise, Étienne Falardeau épouse à L’Ancienne Lorette, le 22 novembre 1842, Julie Blondeau. Ils auront 15 enfants, dont deux épouseront des Huronnes de Wendake et une petite-fille épousera un Huron :

  • D’abord, Joseph Emmanuel Falardeau a épousé en « secondes noces » Georgiana Sioui le 7 février 1887 à Loretteville. Georgiana était la fille de Noé Sioui, « sauvage indien », et de Victoire Paquet. Ce couple a eu au moins huit enfants, qui s’ajoutaient aux six que Joseph Emmanuel avait eus avec sa première épouse, Joséphine Brazeau. Georges Falardeau a publié en mai 2010 dans le Bulletin de l’Amicale généalogique Falardeau un article très intéressant, illustré de photos, sur les descendants d’Emmanuel et de Joséphine Brazeau. Vous pouvez aussi consulter cette page.
  • Napoléon, frère de Joseph Emmanuel, a épousé, aussi en secondes noces, Anna Sioui, sœur de Georgiana, le 18 février 1889 à Loretteville. Le couple eut un fils, qui s’ajoutait à une fille (plus un enfant mort-né) née de la première union de Napoléon avec Octavie Gignac.
  • Enfin, un troisième fils d’Étienne Falardeau et de Julie Blondeau, François Xavier, époux de Georgiana L’Heureux, a eu 15 enfants dont une fille, Valéda, a épousé un Huron important de Wendake, Cyrille Bastien. J’y reviendrai plus loin.

Je mentionne en passant que François Xavier et Georgiana ont une grande importance pour l’Amicale Falardeau. En effet, plusieurs descendants de ceux-ci ont joué un grand rôle dans les débuts de l’Amicale. En effet, ses petits-enfants Georges Falardeau, à qui nous avons rendu hommage à l’assemblée générale l’an dernier, Louise Falardeau et Claude Falardeau sont parmi les membres fondateurs de l’Amicale, tout comme Josée Levasseur, arrière-petite-fille du couple et Christian Boutet, arrière-petit-fils, qui a initié la mise en place de tout ce qui concerne le domaine falardeau.ca, incluant le site Web, et qui continue à collaborer très étroitement à son développement. J’en profite pour leur rendre un hommage particulier.

Avant de revenir sur les personnes nommées plus haut, je mentionne que d’autres Falardeau ont eu des liens avec des Hurons de Wendake (pour les plus récents, je ne donne que les informations générales) :

  • Nathalie (ou Anathalie) Falardeau (Antoine et Marie Louise Barbeau – descendante de Charles) épouse Joseph Sioui (Thomas et Louise Plamondon) le 7 novembre 1865 à Loretteville;
  • Louise Falardeau (François et Philomène Auclair – descendante de Guillaume) épouse Marius Lemieux (Adélard et Isabelle Sioui) le 25 juin 1906 à Loretteville;
  • Marie Falardeau (Édouard et Adèle Chrétien – descendante de Charles) épouse Joseph Édouard Sioui (Joseph et Nathalie Falardeau – voir plus haut) le 2 octobre 1922 à Loretteville. Comme Édouard Falardeau est le fils d’Antoine et Marie Louise Barbeau, ceux-ci sont les grands-parents des deux époux (voir photo 1);
  • Joseph Arthur François (François et Marguerite Parent – descendant de Guillaume), né le 30 décembre 1874 à Loretteville, épouse en secondes noces Marie Daigle, veuve d’Elzéar Sioui, le 20 septembre 1926 à Loretteville, puis  en quatrièmes noces Ludivine Blais à Wendake le 13 novembre 1937 ; Ludivine était veuve d’Auguste Picard (voir photo 2 un peu plus loin); son père est le même que celui de Louise Falardeau plus haut, les mères sont différentes; 
  • Irène Falardeau (Joseph et Léontine Savard – descendante de Guillaume) épouse Edmond Gagné (Théodore et Laurentienne Sioui) le 27 novembre 1935 à Loretteville;
  • Alexandre Falardeau (descendant de Charles) épouse Jeannette Duchesneau à Wendake le 10 février 1945. Le couple aura au moins trois filles.
  • Laurent Joseph Ulric (descendant de Guillaume) épouse à Wendake, en 1958, Louisette Marguerite Sioui ; il est inhumé à Wendake le 19 septembre 2009 ; leur fille Lise épouse Jacques Laflamme en 1996 à Wendake ;
  • Candide Joseph Napoléon (descendant de Guillaume) épouse Marie Sara Denyse Picard à Wendake en 1965 ;
  • Lucie Falardeau (descendante de Louis) épouse Alain Gros-Louis en 1981 à Wendake;
  • Lucie Falardeau (descendante de Guillaume) épouse Daniel Gélinas en 1990 à Wendake ;
  • Enfin, le service funèbre de Gaston Falardeau (descendant de Guillaume), époux de Raymonde Marceau, est célébré à Wendake, le 23 avril 2001, mais les cendres sont déposées à Beauport ; J’ignore quel lien il pouvait avoir avec la communauté de Wendake à part qu’il était le petit-cousin de Laurent Joseph Ulric mentionné plus haut ;

Revenons à trois familles qui méritent une attention particulière.

Cyrille Bastien et Valéda Falardeau

D’abord, celle de Cyrille Bastien (et surtout la famille de celui-ci) et de Valéda Falardeau, Le texte qui suit vient de Georges Falardeau, neveu de Valéda.

Pour ce qui est de notre tante Valéda Falardeau mariée à Cyrille Bastien, un Huron, j’aimerais présenter les faits suivants.

Sur la réserve Wendake, Huronne à l’époque, il y avait une manufacture de mocassins qui était la propriété de la famille Bastien; notre oncle Cyrille y travaillait.

Un autre Bastien sur lequel j’aimerais attirer votre attention est le frère aîné de mon oncle, soit Ludger Bastien qui a eu une carrière prolifique. Le premier ancêtre connu pour cette souche, avait pour nom Étienne Ehawennonn, par la suite vers 1778, est apparu un Sarennes Sébastien et vers les années 1800, le nom Bastien a pris naissance.

Voici un texte tiré du site de l’Assemblée nationale du Québec présentant le profil de carrière de Ludger Bastien :

« Ludger BASTIEN (1879-1948) Né le 18 octobre 1879 et baptisé le même jour, à Loretteville, fils de Maurice Sébastien, manufacturier, et d’Adélaïde Théberge. Au baptême, son patronyme était Sébastien.

A étudié chez les Frères des écoles chrétiennes à Québec. Manufacturier et tanneur, débuta dans les affaires en 1900. Fut président des compagnies Bastien et Bastien ltée et Bastien, Gagnon et Cloutier ltée ainsi que vice-président d’Alexandre Bastien ltée et de Bastien Silver Fox Breeders Ltd.

Chef du Conseil des Hurons de la tribu de Loretteville de 1904 à 1917. Conseiller municipal de Loretteville de février 1912 à février 1917. Élu député conservateur dans le comté de Québec à l’élection partielle du 5 novembre 1924. Défait en 1927 et en 1931. Candidat défait de l’Union nationale dans Québec en 1944.

Membre de l’Association des manufacturiers canadiens, de la Chambre de commerce de Québec ainsi que des Chevaliers de Colomb.

Décédé à Montréal, le 18 septembre 1948, à l’âge de 68 ans et 11 mois. Inhumé dans le cimetière de la réserve amérindienne de Wendake, près de Québec, le 22 septembre 1948.

Avait épousé dans la paroisse Saint-Ambroise-de-la-Jeune-Lorette (Loretteville), le 19 mai 1903, Marie-Joséphine Martel, fille de François-Xavier Martel, meunier, et de [Marie Élaine Renaud]. »

Pour vous montrer toute l’importance de cette famille et du statut social qu’elle avait à cette époque, il suffit de regarder  le reportage qui suit sur le décès de notre tante Valéda Falardeau.

Ce qui est intéressant de noter, c’est qu’à cette époque aucun nom de femme n’est mentionné dans cet hommage. Les noms de ses fils sont mentionnés, mais pas les noms de ses filles, on mentionne aussi les noms de ses frères, mais pas ceux de ses sœurs ni des épouses de ses frères, plusieurs neveux, mais pas de nièces, ce qui a sans doute provoqué dans la famille, de grandes frustrations.

On remarque aussi le nom de plusieurs dignitaires, curés, maires, médecins; on remarque aussi le nom d’Emery Falardeau, fils d’Emmanuel. Vous retrouverez aussi plusieurs noms de familles qui sont présents dans nos arbres généalogiques. 

Un autre hommage a été rendu à cet homme qui a marqué l’histoire du village Huron et de Loretteville; on a nommé un boulevard important de Québec en son honneur, le boulevard Bastien.

Zacharie Vincent et Marie Falardeau

Un autre Huron qui a fait sa marque dans la nation Huronne est le peintre Zacharie Vincent, dont voici un extrait de sa biographie tiré du Dictionnaire biographique du Canada :

« VINCENT, ZACHARIE (Telari-o-lin), peintre et dessinateur, né le 28 janvier 1815, au Village-des-Hurons, Bas-Canada, fils de Gabriel Vincent et de Marie Otis (Otisse, Hôtesse) ; le 14 août 1848, il épousa une Iroquoise, Marie Falardeau, veuve d’Édouard-Sébastien Falardeau (l’acte dit plutôt Edouard Sébastien, Huron), et ils eurent trois fils et une fille ; décédé le 9 octobre 1886, à Québec.

Le nom huron de Zacharie Vincent, Telari-o-lin, signifiant « non divisé » ou « sans mélange », n’a rien d’héréditaire; le conseil des chefs accordait à chaque enfant d’un certain âge une épithète correspondant à « ses aptitudes particulières […] ses qualités, son occupation ». Ce nom indien laisse entendre que Vincent était un Huron de race pure. Pourtant, un journal de l’époque prétend que le dernier Huron de sang non mêlé était son père qui portait le nom indien de Ouenouadahronhé : « Il était le seul indien du village à descendre en ligne droite, sans qu’il y ait eu mélange de sang, de la tribu qui occupait les bords du lac Huron. Il était également le seul à avoir conservé les coutumes et à avoir élevé sa famille dans la langue de ses ancêtres, alors que les plus jeunes habitants du village ne parlaient que le français, ignorant leur propre langue. » Mais la présence de deux noms européens, Bergevin du côté parternel et Otis du côté maternel, laisse croire que Gabriel Vincent ni son fils n’étaient de sang pur. Quoi qu’il en soit, la physionomie huronne dont hérita Zacharie Vincent, alliée à une volonté de perpétuer le mode de vie traditionnel, contribua à renforcer l’idée qu’il était le dernier des Hurons. Une toile de Henry Daniel Thielcke, peinte en 1838, et qui se trouve au musée du Château Ramesay, à Montréal, montre Vincent coiffé d’un « couvre chef de sa propre manufacture » alors que les autres notables de la Huronnie arborent le haut-de-forme en peau de castor emprunté aux Blancs. Cette distinction symbolisait bien « le souvenir historique de la race » selon l’abbé Lionel Saint-Georges Lindsay. »

Vous remarquerez que ce Vincent était marié à Marie Falardeau et que du côté paternel de Vincent, il y aurait un Bergevin et du côté maternel un Otis, une belle recherche à faire.

Joseph Arthur Falardeau et Ludivine Blais

Joseph Arthur Falardeau épouse en quatrièmes noces Ludivine Blais, veuve d’Auguste Picard. Georges Falardeau : « Ludivine était la soeur de ma grand-mère maternelle,  Joséphine Blais mariée à Étienne Beaulieu, mon grand-père, parents de ma mère Léa dit Axiana mariée à mon père Albert. J’ai connu cette grand-tante ainsi qu’Auguste Picard. Ils vivaient au village Huron près de la voie ferrée.

Un autre Picard qui a joué un grand rôle dans la réserve Huronne est Wellie Picard, je sais qu’il avait un lien de parenté avec Auguste Picard. Ce rôle est en rapport avec la saga des 40 arpents des Hurons (nous y reviendrons).

Ce Wellie Picard était marié avec Paulette Lavallée, une des grandes familles de Loretteville, ils vivaient sur la réserve. La soeur de Paulette Lavallée, Laurette, est mariée avec André Rousseau, frère de mon épouse. J’ai bien connu ce Wellie. Il est décédé en 2012. »

  1. Donat Falardeau says:

    Selon ma mère(Loretta Drolet) fille de (Léda Daigle et Jean -Baptiste Drolet connu sous le nom de Jos) , monsieur Noel qui livrait les mocassins qu’on assemblaient à la maison était son cousiin.