(Ce texte de François Falardeau a été originalement publié dans le Bulletin mensuel de l’Amicale généalogique Falardeau, volume 2, numéro 7, novembre 2009.)

Lors de mon dernier séjour en Charente-Maritime le printemps dernier, j’ai fait quelques découvertes qui m’ont permis d’en savoir un peu plus sur la famille de notre premier ancêtre patronymique à avoir vécu au Québec. Je dois dire tout de suite que je ne suis pas parvenu à relier avec certitude les Falardeau du Québec avec les Follardeau ou Folardeau qui ont vécu à Bignay et dans les environs. J’émets cependant à la fin une hypothèse que je n’ai pu vérifier pour l’instant.

Les parents de Guillaume Follardeau

On se souviendra que les auteurs divergent sur le prénom du père de Guillaume : certains le prénomment Pierre, comme le notaire l’a indiqué dans son contrat de mariage, d’autres Jean, comme le curé l’a indiqué lors de son mariage. J’avais déjà indiqué (voir volume 1, numéro 2), sur cette page de notre site, ma conviction que l’erreur était celle du curé : il aurait mentionné le nom de Jean, qui était celui de Jean Follardeau, sans doute frère de Guillaume, qui assistait à son mariage.

Cette conviction s’est transformée en certitude quand j’ai trouvé deux nouveaux documents, ajoutés aux trois déjà mentionnés, qui confirment que le père de Guillaume s’appelait bien Pierre. Je présenterai ces documents dans les paragraphes qui suivent, mais je préfère respecter un ordre de présentation global.

Parlons d’abord de Pierre Follardeau. On sait, par le contrat de mariage de son fils Guillaume, que Pierre était laboureur et qu’il habitait dans la paroisse de Bignay, diocèse de Saintes, maintenant dans le département de Charente-Maritime. Dans un bulletin précédent (février 2009, volume 2, numéro 2), ou voir cette page, j’ai émis l’hypothèse qu’il pourrait être le fils de Jean Follardeau et Marie Habelin, identifiés comme étant de Bignay dans leur contrat de mariage du 23 janvier 1623. Comme ce contrat, et plusieurs autres qui auraient pu m’en apprendre davantage, sont en restauration et donc inaccessibles aux Archives départementales Charente-Maritime, je n’ai pas pu pousser plus loin cette hypothèse.

Nous savons de plusieurs sources que Pierre était marié avec Jeanne Cousteau. Je n’ai toujours trouvé ni contrat de mariage ni acte de mariage confirmant à quelle date le mariage à eu lieu. Je sais cependant que c’est avant le 23 août 1654, puisqu’à cette date Pierre Follardeau est présent au contrat de mariage du frère de Jeanne Cousteau, Gilles, où il est identifié comme « beau-frère par alliance ».

Extrait du contrat de mariage de Gilles Cousteau et Françoise Tessier, 5e ligne : « Pierre Follardeau beaufrere aussi par alliance ».
Photo : François Falardeau.

Quant au décès de Pierre, je n’en ai toujours pas trouvé trace. Je sais cependant qu’il est décédé avant le 1er mai 1673; à cette date, sa veuve se remarie avec Léonard Bernard. Comme ce dernier assiste au mariage de Julien Cousteau, frère de Jeanne, le 2 mai 1672, on peut présumer que le décès de Pierre se situe avant cette date. Il était encore vivant au début de 1664 puisque, nous le verrons plus loin, un de ses enfants est baptisé le 6 octobre 1664. On peut donc situer son décès entre le début de 1664 et le début de 1672.

Le couple eut au moins quatre enfants (en présumant que Jean est le frère de Guillaume) : 

  • Élie, baptisé le 6 octobre 1664 aux Nouillers, paroisse voisine de Bignay. C’est madame Jacqueline Prost, présidente du Cercle généalogique de Saintonge, qui m’a d’abord informé de l’existence de ce frère de Guillaume, inconnu jusqu’ici. J’ai pu voir l’acte de naissance sur microfilm aux Archives départementales Charente-Maritime à La Rochelle, mais je n’ai pu en faire une copie. Il est identifié comme fils de Pierre Follardeau et Jeanne Cousteau.
  • Jeanne, dont je ne connais pas l’année de naissance, qui passe un contrat de mariage devant le notaire Lozeau avec Jean Meusnier dit Saintonge, au village de La Groie à Bignay, le 12 septembre 1688. Le couple aura au moins sept enfants, tous baptisés à Saint-Savinien, village situé tout près de Bignay, entre 1689 et 1703 : Pierre, Jean, un second Pierre, Jeanne, Jacques, Simon et un second Jacques;
  • Jean, qui assiste au mariage de Guillaume en 1694. Selon l’âge donné lors de ses trois hospitalisations en 1690 et 1691, il serait né vers 1668. On sait peu de lui, sauf qu’il fut meunier à Château-Richer où il mourut le 8 décembre 1727. Des informations données par le généalogiste Émile Falardeau, mais dont j’ignore la source, laissent croire qu’il aurait lui aussi été soldat et aurait été blessé lors du siège de Québec en 1690.
  • Enfin Guillaume, ancêtre de tous les Falardeau d’Amérique. Si on se fie à l’âge donné à son décès (70 ans en 1726), il serait né vers 1656. Si on croit plutôt l’âge donné lors de son hospitalisation à l’Hôtel-Dieu de Québec (25 ans en 1694). Il serait plutôt né vers 1669. Je penche plutôt pour cette seconde année, car c’est alors lui qui donne son âge alors qu’aucun proche n’est présent à son décès. Il se serait alors marié à 25 ans plutôt que 38 ans s’il était né en 1656. Il vient en Nouvelle-France comme soldat des troupes de la Marine, dans la compagnie du sieur de Saint-Jean, probablement en 1687. J’ai vu souvent mentionné qu’il est arrivé en 1687 à bord du navire L’Arc-enciel, mais aucune des mentions n’identifie une source précise.

Guillaume a-t-il eu un demi-frère ? Je termine par une hypothèse de lien entre les Folardeau de France et les Falardeau du Québec. C’est en découvrant la naissance d’Élie, frère de Guillaume, grâce aux recherches du Cercle généalogique de Saintonge, que j’ai commencé à voir un lien possible entre la seule famille qui a vécu à Bignay après 1700 et les Falardeau du Québec. En effet, lors du baptême de Jeanne Folardeau, fille de Pierre Folardeau et Jeanne Foucaud, le parrain est identifié comme Élie Folardeau. Cet Élie est-il la même personne que le frère de Guillaume, baptisé le 6 octobre 1664 aux Nouillers, dont nous avons parlé plus haut ? C’est en tout cas le seul Élie que j’ai pu recenser dans les registres et archives consultés depuis deux ans. 

Si jamais cette hypothèse se confirmait, on pourrait dire que la famille de Guillaume se compose comme suit :

  • Pierre, né du premier mariage de son père Pierre Follardeau avec Renée Follardeau;
  • Élie, Jeanne, Jean et Guillaume, nés du second mariage de Pierre avec Jeanne Cousteau.

Seules des recherches supplémentaires pourraient nous permettre, si des dossiers ont été conservés, de répondre à cette question.