(Ce texte de François Falardeau a été originalement publié dans le Bulletin de l’Amicale généalogique Falardeau, volume 2, numéro 4, avril 2009.)

Dans le Bulletin de l’Amicale généalogique Falardeau, volume 1, numéro 4, du 18 mai 2008, ou sur cette page du site de l’Amicale, je vous parlais d’une découverte faite à partir de différentes recherches sur Internet et dans des répertoires. Eh bien, grâce à la très précieuse collaboration de Josée Tétreault, éminente généalogiste de la Société généalogique canadienne-française, j’ai dû m’avouer vaincu.

J’avais en effet conclu à tort que Cléophée Charbonnier Saint-Laurent et Pierre Damien Falardeau, qui se marient le 5 mars 1878 à Saint-Guillaume d’Upton, étaient les mêmes que Philomène Laurent, Laurin ou Lorrain, épouse de Pierre Falardeau, qui ont eu plusieurs enfants dans la région de Lanaudière.

Je me posais des questions depuis que j’avais constaté que si les deux couples étaient les mêmes, deux des enfants étaient nés quelques années après la mort de leur père. C’est finalement Josée qui m’a démontré qu’il s’agit de deux couples différents. Je cite quelques extraits de ce qu’elle m’a envoyé.

Pierre Falardeau et Cléophée Saint-Laurent

« Pierre Falardeau, fils de Jean Batiste Falardeau et Julie Brulé, naît le 6 janvier 1852. Il est baptisé le lendemain à Maskinongé. Le 5 mars 1878, il épouse Marie-Cléophée Charbonnier dit Saint-Laurent à Saint-Guillaume d’Upton. Marie-Cléophée est la fille d’Abel et Domithilde Monfette. Elle naît le 21 juillet 1851 et est baptisée le même jour sous le nom de Marie-Cléophée St-Laurent à Saint-Guillaume d’Upton.

Pierre Falardeau est inhumé le 19 mars 1902 à Saint-Guillaume d’Upton. Il était décédé subitement trois jours plus tôt. Il fut inhumé avec la permission du coroner. Marie-Cléophée décède après 1911 puisqu’elle est présente au recensement de 1911 à Saint-Guillaume d’Upton. Je n’ai pas trouvé son acte de sépulture. Au recensement de 1901 on retrouve Pierre, Cléophée et leurs enfants à Saint-Guillaume d’Upton. Au recensement de 1911, on retrouve Cléophée, veuve et seule, à Saint-Guillaume d’Upton. »

Pierre et Cléophée, avec leur nièce Joséphine et la mère de Pierre, Julie Brûlé.
Photo reçue par courriel de Philippe Falardeau.

L’acte de sépulture de Pierre Falardeau est très explicite :

« Le dix neuf mars mil neuf cent deux, nous prêtre curé soussigné, avons inhumé dans le cimetière de cette paroisse, avec la permission du coroner, le corps de Pierre Falardeau, décédé subitement il y a trois jours, âgé de cinquante un ans, époux de Cleophée St-Laurent de cette paroisse. »

Je tenterai un jour de savoir pourquoi l’autorisation du coroner fut nécessaire. J’ajoute quelques informations obtenues d’autres sources. Il semble que ce couple n’ait pas eu d’enfants, car au recensement de 1901 on les retrouve à Saint-Guillaume d’Upton avec un neveu et une nièce, Joséphine et Elphège. Vérification faite, il s’agit de deux enfants d’Aimé Falardeau, frère de Pierre et de Georgiana Duteau Villandré (ceux-ci sont mes arrière-grands-parents). Joséphine, dont Pierre et Cléophée sont les parrain et marraine, est née à Saint-Robert le 14 janvier 1886 et Elphège à Fall River, Massachusetts, le 4 septembre 1887. C’étaient les onzième et douzième de 15 enfants de ce couple, et on peut penser que, comme Pierre et Cléophée n’ont pas eu d’enfant, ils ont pu en « adopter » deux du frère de Pierre, comme c’était relativement courant à cette époque.

Enfin j’ai trouvé, dans la généalogie préparée par Philippe Falardeau, que Cléophée est « décédée en février 1932, âgée de 84 ans, chez son neveu Blanchard à Saint-Germain de Grantham et inhumée à Saint-Germain ». Je n’ai cependant pas trouvé cette sépulture à Saint-Germain de Grantham dans les actes numérisés Drouin.

Pierre Falardeau et Philomène Laurin (écrit aussi Lorrain, Laurain ou Laurent)

Pour ce second couple, sans contredit distinct du premier, il manque quelques données, mais Josée Tétreault a trouvé l’essentiel grâce à des recherches très poussées. Je cite encore Josée :

« Pierre Falardeau, fils d’Étienne Falardeau et Sophie Verrette, naît le 12 octobre 1862 et est baptisé le lendemain à Loretteville. Vers 1891, il épouse Philomène Lorrain. Il est probable que Philomène soit née aux États-Unis et que leur mariage y ait été célébré.

J’ai trouvé, dans le recensement de 1891, la famille Laurin, composée du père, Alcide, et de sa conjointe, Marie Diana Dufault, avec six enfants, dont l’aînée, Philomène, est âgée de 18 ans. Il est fort probable que Marie Diana soit la seconde épouse d’Alcide puisque cette dernière n’est âgée que de 27 ans en 1891 et que par conséquent elle ne peut être la mère de Philomène.

Bien que nous n’ayons retrouvé ni l’acte de baptême de Philomène Laurin ni son acte de mariage, nous avons pu établir sa filiation patrilinéaire grâce à l’acte de mariage de sa fille, Yvonne Falardeau, avec Joseph-André Froment. Dans cet acte de mariage enregistré à la cathédrale de Joliette le 6 janvier 1911, il est fait mention d’une dispense de bans pour consanguinité au 3e degré en ligne collatérale. En effet, Aimé, le père de Joseph-André Froment, est le fils de Stanislas Froment et Philomène Laurain qui, elle, est la fille de Narcisse Laurain et Judith Chalut. Quant à Yvonne, elle est la fille de Pierre Falardeau et Philomène Laurain, laquelle est la fille d’Alcide, lui-même fils de Narcisse Laurain et Judith Chalut. En résumé, Aimé Froment, père de Joseph André, et Philomène Laurain, mère d’Yvonne Falardeau, étaient cousins germains. »

La famille aurait ensuite émigré aux États-Unis. En effet, au recensement de 1901, on retrouve la famille, avec les mêmes enfants du recensement de 1891, sauf Philomène, plus quatre autres enfants. Parmi ces derniers, il y a Joseph, dont on indique qu’il est né aux États-Unis en 1892 et a obtenu sa citoyenneté canadienne en 1895. On peut donc présumer que la famille a émigré aux États-Unis vers 1891 pour en revenir au plus tard en 1895, et que Philomène s’y est mariée durant ce séjour aux États-Unis.

Josée continue :

« Pierre Falardeau est inhumé le 27 décembre 1935 à Joliette à l’âge de 76 ans. Il était décédé le 25. Dans les données de l’ISQ (Institut de la statistique du Québec), on donne comme date de naissance le 14 octobre 1862. Sa veuve, Philomène Laurin, épouse Joseph-Octave Taillon le 8 janvier 1938 à Joliette. Philomène décède le 15 avril 1962 à Sainte-Élisabeth. Selon l’ISQ, elle serait née le 18 janvier 1873. »

L’acte de sépulture de Pierre Falardeau est aussi très explicite :

« Ce vingt sept décembre mil neuf cent trente cinq nous prêtre vicaire avons inhumé dans le cimetière du lieu le corps de Pierre Falardeau, agé de soixante et treize ans decedé le vingt cinq courant epoux de Philomène Laurin de cette paroisse. »

Pour retrouver le mariage de Pierre et Philomène, j’explore quelques pistes. J’ai notamment écrit à Vincent Falardeau, dont j’ai trouvé l’adresse dans les documents de Joseph Émilien Falardeau que m’ont acheminés ses enfants (merci encore à Hélène-Louise et Paul). Vincent est le petit-fils du frère de Pierre, époux de Philomène Lorrain. Peut-être pourra-t-il me fournir de précieuses informations. Il manque donc certains détails, mais chose certaine, les actes de sépulture des deux Pierre Falardeau démontrent hors de tout doute qu’il s’agit de deux personnes différentes.