(Ce texte de François Falardeau a été originalement publié dans le Bulletin mensuel de l’Amicale généalogique Falardeau, volume 3, numéro 1, janvier 2010.)
Lors de mon séjour de l’an dernier (2009) en Charente-Maritime, j’ai tenté de diverses façons de trouver des liens entre la famille de Guillaume Follardeau, ancêtre de tous les Falardeau d’Amérique, et les autres Follardeau ayant vécu en France avant son départ pour le Québec. Comme je le disais dans le dernier bulletin ou voir cette page, l’impossibilité d’accéder à plusieurs actes « en restauration » aux Archives départementales de la Charente-Maritime, et l’absence d’autres sources fiables, ont fait en sorte que j’ai peu progressé de ce côté.
Par contre, grâce à la collaboration du Cercle généalogique de Saintonge, et à la suite notamment des vérifications effectuées sur le site Internet des Archives départementales de la Charente-Maritime, j’ai pu retracer plusieurs Follardeau ayant vécu dans la région Poitou-Charentes. Il est probable que toutes ces personnes sont reliées, car tous les actes antérieurs à 1660 que j’ai pu trouver impliquent des personnes vivant ou provenant de communes situées dans un périmètre d’une vingtaine de kilomètres autour de Bignay, commune d’origine de notre ancêtre commun. Les voici en résumé.
Les Follardeau en lien avec Bignay
- On trouve en premier lieu le couple Pierre Follardeau et Jeanne Brauld, dont le fils Jean est dit de Bignay dans son contrat de mariage avec Marie Habelin, devant maître Berthommé, à Taillebourg le 23 janvier 1623. C’est probablement le même Jean qu’on retrouve dans la seule feuille, partiellement déchirée, du registre de 1636, retrouvée dans les registres de Bignay, dont une fille est baptisée en 1636 (le nom de la fille et la date exacte sont absents en raison de la déchirure de la feuille).

Photo : François Falardeau.
- Un certain Joachim Pholandeau (est-ce une graphie différente de Follardeau ?), époux de Catherine Meusnier, est dit « laboureur à bras de Bignay » à l’enterrement de sa fille Renée à Saint-Jean-d’Angély le 29 février 1631.
- Guillaume Follardeau et Judict Roy vivaient sans doute à Bignay à la même époque, puisque leurs enfants Pierre et Catherine sont dits de Bignay quand ils passent un contrat de mariage devant maître Tamisier, à Saintes, Pierre avec Marie Tabois, le 23 juin 1642, et Catherine avec Antoine Mesnard, le 16 avril 1651. Le couple Follardeau-Roy a eu au moins deux autres enfants, Marie et Guillaume, identifiés dans ces contrats. Ils ont également eu au moins un neveu, René, qui assistait au mariage de Catherine.
Les Follardeau des alentours de Bignay
J’ai également trouvé des actes impliquant des Follardeau dans les villages suivants autour de Bignay : Taillant (2,5 kilomètres de Bignay d’après Michelin), Mazeray (3,5 kilomètres), Torxé (5 kilomètres), Les Nouillers (6,5 kilomètres), La Fredière (7,5 kilomètres), Bussac-sur-Charente et Bernay (20 kilomètres chacun) Ce sont :
- Pierre Follardeau, époux de Marie Bareillhe, dont le fils Jehan est baptisé à Mazeray le 13 décembre 1587, et Jehan Follardeau (son frère?), parrain de l’enfant;

Source : Archives départementales de la Charente-Maritime en ligne.
- Jean Follardeau et Nolette Raffin, dont on ignore le lieu d’origine, ont deux filles, Jeanne et Marie, qui se marient en 1647 et 1658 respectivement; la première est de La Fredière et la seconde de Bussac-sur-Charente;
- Baptiste Folardeau et Jeanne André, de Taillant, font baptiser leur fils Étienne, le 3 mars 1645 à Taillant;
- Jean Folardeau et Marie Rambaud font baptiser leur fille Marie le 24 janvier 1655 à Bernay; une seconde Marie sera baptisée au même endroit le 24 décembre 1656 et une troisième du même nom à Torxé le 23 novembre 1659; toutes ont le même père et la même mère;
- Pierre Follardeau et Marie Girard, de Mazeray, ont une fille, Jeanne, qui passe un contrat de mariage avec Pierre Héraud le 20 avril 1655 devant maître Jacques Dugrot, de Saint-Jean-d’Angély;
- Jean Foulardeau et Marie Fraperie ont un fils, Thomas, baptisé le 4 mars 1659 aux Nouillers; ils ont ensuite une fille, Magdeleine, baptisée au même endroit le 6 janvier 1662.
Il resterait à trouver un lien entre ces quelques Folardeau pour voir s’il n’y a pas une souche commune provenant d’un seul ancêtre ayant pris le nom de Follardeau (ou une variante) assez peu de temps avant 1550. Ceci pourrait expliquer le peu de personnes ayant porté ce nom à cette époque. Cet ancêtre unique pourrait être le père ou le grand-père de Pierre, qui fait baptiser son fils Jehan à Mazeray en 1687, et de Jehan, parrain de ce même Jehan. Mais ce n’est là qu’une hypothèse.
Notons en terminant qu’après 1700, on retrouve des Folardeau, ou Falardeau, un peu plus loin en Poitou-Charentes : on retrouve notamment une famille de Falardeau à Scorbé-Clairvaux dans la Vienne à partir de 1666 (mariage de Georges Falardeau et Jeanne Goulié). Plus tard, on retrouve un Raymond Folardeau comme maire de Frontenac en Gironde peu après la Révolution française. Mais il semble que la plupart des familles Folardeau se soient éteintes au plan patronymique, leur descendance se faisant presque uniquement par des femmes. Aujourd’hui, on trouve très peu de Folardeau ou Falardeau en France, et il s’agit parfois de descendants de Falardeau du Québec.