par Georges Falardeau, avec la collaboration de François Falardeau
(Selon les sources consultées, on trouve la graphie Antoine Sébastien avec ou sans trait d’union. Pour des raisons d’uniformité à l’intérieur de cet article, la graphie sans trait d’union a été retenue. Les images s’ouvrent dans un nouvel onglet et vous pouvez les agrandir en cliquant sur le zoom de votre navigateur, à partir des trois points horizontaux ou verticaux selon le navigateur, en haut à droite.)
Le site de l’Amicale Falardeau présente plusieurs articles sur le chevalier Antoine Sébastien Falardeau :
- sur sa vie (Antoine Sébastien Falardeau – Amicale Falardeau),
- sa fin tragique (Fin tragique du peintre Antoine Sébastien Falardeau, chevalier (1822, Cap-Santé, Canada-1889, Florence, Italie) – Amicale Falardeau),
- sa tombe (À la recherche de la tombe du chevalier Antoine Sébastien Falardeau – Amicale Falardeau),
- et sur la vente d’un de ses tableaux (Un tableau du chevalier Falardeau, vendu à l’encan à New York. Combien croyez-vous? – Amicale Falardeau).
S’inspirant de ses propres recherches ainsi que des découvertes de son fils René lors d’un voyage à Florence, Georges Falardeau (membre de l’Amicale) nous livre des découvertes supplémentaires très intéressantes sur Antoine Sébastien et sa famille. Nous vous recommandons de lire le contenu de la première puce de la liste ci-dessus. Vous en apprendrez plus sur la vie du chevalier Antoine Sébastien Falardeau, un homme qui a fait la fierté du Québec. Cela vous permettra aussi de mieux comprendre ce que Georges nous présente dans l’article qui suit.
De nouvelles informations sur Antoine Sébastien Falardeau
À la suite du rassemblement de l’Amicale Falardeau, le 18 août 2019 à Cap-Santé, je m’étais intéressé à Caterina Mannucci Benincasa, épouse d’Antoine Sébastien Falardeau, et cela m’avait mené sur le site de Geneanet (un site français de généalogie).
Il faut souligner qu’il est difficile, aujourd’hui, d’effectuer des recherches se rapportant à d’anciens éléments culturels propres à Florence, ville italienne où habitait le chevalier Falardeau. En effet, le 4 novembre 1964, le fleuve Arno a débordé et s’est déversé dans les musées, les églises, les bibliothèques, où plus d’un million de volumes ont été submergés, ainsi qu’aux archives d’État où plusieurs documents, des peintures, des sculptures, des monuments, etc. ont été endommagés. Toutefois, sur le site Geneanet, j’ai pu trouver ce qui suit sur Caterina.
À ma grande surprise, il y avait une liste de personnes qui portaient le même prénom et le même nom de famille, la seule différence étant l’âge. Comme je savais que notre Caterina avait environ 17 ans lors de son mariage avec Antoine Sébastien Falardeau, j’ai pu facilement retracer les informations suivantes.
Source : Geneanet, sous Chronologie de Florence-Caterina Mannucci-Benincasa Capponi.
Sur le site Geneanet, en visionnant des résultats comme celui-ci-dessus, il est possible de voir un pointeur noir qui indique le lieu où résidait Antoine Sébastien lors de son décès, un pointeur rouge qui indique la basilique où s’est marié le couple, et un autre pointeur rouge qui indique où vivait Caterina avant son mariage, pas très loin de la basilique (il faut cliquer sur le chiffre 3 pour voir les pointeurs).
La basilique Santo Spirito, lieu du mariage du couple
Source : Tripadvisor.
Vue de la basilique sous un autre angle
Source : Tripadvisor.
Wikipedia nous précise que, géographiquement, on peut voir la basilique Santo Spirito, située dans le quartier Oltrano. Le fleuve que nous voyons se nomme Arno et il prend sa source au mont Falterona, qui est une montagne des Apennins du Casentino, qui est la haute vallée de l’Arno, avant de se jeter dans la Méditerranée en arrosant plusieurs autres endroits, dont Florence.
Source : Google Maps.
Généalogie du couple Falardeau-Mannucci Benincasa
Source : Arbre dressé par Georges Falardeau.
Francesco Mannucci Benincasa est marquis. Comme on parle de noblesse, il n’est pas surprenant de trouver les armoiries de cette famille.
Source : Encyclopédie historique italienne de V. Spreti, vol. IV, p. 322.
Pour faire suite à ce qui a été mentionné précédemment, Antoine Sébastien Falardeau et Caterina Mannucci-Benincasa ont donné naissance à un garçon décédé en bas âge et à deux filles. Il faut donc en déduire qu’on ne trouve aucune descendance du patronyme Falardeau à Florence, en Italie.
En apprendre un peu plus sur les Mannucci-Benincasa
L’abbé Henri-Raymond Casgrain (1831-1904), homme d’église et critique littéraire québécois, a publié, d’abord sous le pseudonyme Eugène de Rives puis sous son propre nom, un livre ayant pour titre Le chevalier Falardeau.
Source : Musée de la civilisation, bibliothèque du Séminaire de Québec, fonds ancien.
Dans le livre d’Eugène de Rives qu’on trouve sur le site de BANQ numérique, à la page 84, et sur le site Geneanet, on mentionne que le marquis Francesco Mannucci-Benincasa, sous le Premier Empire, servit longtemps dans l‘armée française en qualité de capitaine d’état-major de Napoléon 1er, et fut décoré sur le champ de bataille de Bautzen, en Allemagne.
Dans la même page du livre, on mentionne aussi que madame Falardeau perdit, très jeune, son père et sa mère (descendante des comtes Rossi) et qu’elle fut confiée à la tutelle d’un oncle, jusqu’au jour où elle est entrée sous le toit de notre heureux compatriote.
Également sur le site de BANQ numérique, à la page 57 du livre Artistes-peintres canadiens-français, les anciens, de Georges Bellerive, avocat de Québec, il est question d’Antoine Sébastien Falardeau. On y mentionne que « le 17 septembre 1861, il épousait mlle Catherine Mannucci-Benincasa, fille du marquis de ce nom et de la marquise de Ruccelai, dont la famille était l’une des plus anciennes et des plus célèbres de Florence. »
Je voudrais revenir un peu en arrière, avant la période où il s’apprêtait à participer au concours pour la copie du Saint Jérôme du Corrège, durant son séjour à Parme en 1851. À son départ pour Bologne, une certaine madame Mannucci-Benincasa, née marquise Ruccelai, lui fournit des lettres de recommandation pour son parent, le comte Bianchi, qui à son tour le recommanda au baron Soldati, président des ministres d’État, à Parme. On peut se demander si c’est cette même personne qui aurait fait le lien avec sa future épouse et aurait agi comme tutrice.
Photo de Caterina Mannucci-Benincasa, Musée de la civilisation, fonds d’archives du Séminaire de Québec, et celle d’Antoine Sébastien Falardeau, tirée de la collection du Musée national des beaux-arts du Québec.
Le décès du chevalier Falardeau et le cimetière où il repose
J’aimerais revenir sur l’excellent texte de Mario Falardeau, membre de l’Amicale Falardeau, portant sur Antoine Sébastien Falardeau et publié dans Le Feu Ardent, volume 2, numéro 3, en septembre 2012, et que l’on trouve maintenant sur le site de l’Amicale Falardeau. Il raconte comment Antoine Sébastien est décédé et qu’après des funérailles imposantes, sa dépouille mortelle fut inhumée auprès de son fils unique Améric, qui avait deux ans lors de son décès.
J’en profite pour mentionner qu’après des recherches sur l’endroit où s’est emballé le cheval d’Antoine Sébastien Falardeau, soit au pont Alla Badia, ce qui a précipité le chevalier dans la rivière Mugnome à Fiesole, en Toscane, où il est mort, nous avons trouvé deux images qui représentent le pont Alla Badia. Pour des raisons de droits d’utilisation, nous avons préféré mettre les liens vous conduisant sur les sites où elles peuvent être vues.
La première illustration est une véritable photographie artistique et la deuxième photo est une découverte de mon fils René. Rappelons qu’en 1877, le chevalier Falardeau s’était installé à Fiesole, proche de Florence, où il gardait un pied-à-terre dans son palais qu’il louait, et c’est en revenant vers son palais qu’il est mort par accident.
À la page 60 du livre de l’avocat Georges Bellerive, on mentionne que la dépouille mortelle de notre peintre a été déposée au cimetière de San Miniato, à Florence.
Sur la pierre de sa dalle funéraire, sa femme et ses deux filles ont fait graver cette inscription.
Source : Artistes-peintres canadiens-français, les anciens, Georges Bellerive, 1927, p. 60.
À remarquer qu’ici, on mentionne le 14 août comme date du décès et non le 14 juillet, date trouvée sur de nombreux sites, dont Généalogie Québec.
Comme mon fils s’apprêtait à aller en Italie en 2019, je lui avais demandé de faire une visite au cimetière San Miniato à Florence. Lors de sa première visite au cimetière, après de multiples recherches sur les lieux où il a remarqué des pierres tombales d’une extrême beauté, mon fils René m’écrivait qu’il n’avait rien trouvé en référence avec Antoine Sébastien Falardeau.
Je lui avais fait parvenir une photo d’une religieuse qui était assise sur un muret et qui contemplait la dalle funéraire d’Antoine Sébastien Falardeau.
Pour confirmer l’authenticité de la photo, qui est possiblement la seule qui montre la dalle funéraire, il faut se référer à la journée du 300e anniversaire du mariage de Guillaume Falardeau, notre ancêtre. À ce rendez-vous, il y avait une jeune dame qui avait exposé sur un mur de la salle plusieurs documents et photos sur Antoine Sébastien Falardeau. Sur l’un des documents, on pouvait voir l’arbre noir qui apparaissait aussi à divers endroits dans la salle du rassemblement des Falardeau et sur des objets en vente ce jour-là.
On peut voir, en haut, la photo de la religieuse assise sur le muret et plusieurs miniatures d’Antoine Sébastien Falardeau, qui a peint d’excellents dessins d’après nature, fils de Joseph Falardeau, cultivateur, et d’Élizabeth Savard, de Cap-Santé au Québec.
On se rappelle qu’après avoir gagné le concours pour la reproduction du Saint Jérôme du Corrège, il a été nommé chevalier de l’ordre de Saint-Louis par Charles III, duc de Parme.
Sur les deux photos à gauche, notre peintre Antoine Sébastien et une photo de famille, on remarque aussi qu’il y avait des pages d’un livre qui raconte possiblement des faits marquants de notre artiste.
Pour faire suite à la deuxième visite de mon fils René au cimetière San Miniato de Florence, avec la photo de la religieuse, les responsables du cimetière lui ont dit que la dalle funéraire d’Antoine Sébastien Falardeau n’existait plus, que cette partie du cimetière avait été rénovée. Afin de se remémorer les noms des personnes qui avaient été enterrées à cet endroit, on a érigé un mur avec des plaques qui indiquent les noms et dates de naissance et décès.
Photo : René Falardeau.
Photo : René Falardeau.
Photo : René Falardeau.
Sur la même plaque, on lit les noms d’Amerigo (Améric), décédé à deux ans, et ceux de son père et de sa mère. Sur le même mur de plaques, on trouve aussi la plaque de sa fille Dianora Isabella et de son deuxième époux.
Photo : René Falardeau.
À noter qu’à une certaine époque avant son mariage, Antoine Sébastien était dans un état de santé déplorable et que c’était aussi une période où le choléra faisait rage à Florence, en Italie. On lui recommanda de s’en aller dans un milieu pur des Apennins, chaîne de montagnes qui traverse l’Italie, en cheminant de couvent en couvent.
On peut imaginer que durant cette période, il a peint des miniatures et des paysages et a laissé des traces de son passage à plusieurs endroits.
Voici une partie du plan du cimetière San Miniato. La dalle funéraire était approximativement près de l’escalier à droite, si on se fie à la photo de la religieuse. C’est dans le même espace que le mur de plaques.
À partir de l’entrée jusqu’à la commune à gauche, on peut voir des flèches qui indiquent le chemin pour s’y rendre. Après le deuxième escalier à la droite, des flèches indiquent aussi l’endroit pour se rendre au mur de pierre.
Lors de sa visite à la commune, mon fils René a rencontré trois responsables qui ont été surpris de voir arriver deux personnes venant de si loin avec une telle demande d’informations après tant d’années. Une d’elles parlait un peu l’anglais, ce qui a permis à René d’obtenir certains renseignements.
Entrée du cimetière de Florence, en Italie (photo : René Falardeau).
Source : Google Maps.
Je termine avec une information tirée du dépliant du Conseil du patrimoine culturel de Cap-Santé. On y mentionne qu’Ernest Gagnon visite Falardeau en 1882 et écrit : « que sans cesser tout à fait de s’occuper de peinture, notre artiste s’est fait agriculteur. Il possède une centaine d’acres de terre au pied des Apennins, non loin de Fiesole, à quelques milles de Florence. Il y cultive surtout la vigne et l’olivier. »