(Ce texte de François Falardeau a été originalement publié dans le Bulletin mensuel de l’Amicale généalogique Falardeau, volume 2, numéro 2, février 2009.)
Dans le bulletin de janvier 2009 (ou sur cette page de notre site), Georges Falardeau mentionnait la possibilité que Guillaume Falardeau ait eu un enfant entre René, né entre 1698, et Louis, né en 1704, compte tenu de l’espace de six ans entre ces deux naissances. Si tel est le cas, on peut penser qu’il s’est agi d’un enfant mort-né. Il est aussi possible que son épouse ait perdu un enfant durant sa grossesse, ce qui expliquerait qu’il n’en est nullement mention dans les registres. Cette réflexion m’a donné l’idée d’une recherche sur les enfants mort-nés dans la famille Falardeau.
On parle souvent du taux élevé de mortalité infantile au Québec, lequel taux est demeuré élevé jusqu’à assez récemment. J’ai donc fait une rapide vérification sur les Falardeau mort-nés, qui n’ont pas vécu assez longtemps pour recevoir un prénom. Ma banque de données est évidemment partielle, car encore peu de répertoires de baptêmes, ou de naissances, ont été publiés, en comparaison des registres de mariage. C’est compréhensible, car un des aspects importants de la généalogie, généralement le premier auquel on s’intéresse, est la confection de l’arbre généalogique. Et pour cela, les personnes qui n’ont pas eu d’enfants sont moins importantes.
J’ai quand même trouvé 34 enfants morts le jour de leur naissance ou presque, ondoyés à leur naissance, mais n’ayant pas reçu de prénom. Huit de ces enfants sont morts au 18e siècle, 9 au 19e et 17 au 20e. Cinq de ces derniers sont décédés dans la décennie 1950, ce qui représente le plus grand nombre pour une décennie.
Les 34 enfants provenaient de 26 familles. En effet, six familles ont eu deux enfants mort-nés et deux en ont même eu trois. La vie la plus courte : celle du bébé Falardeau, enfant de François Falardeau et Marie Jeanne Bédard, « ondoyé dans le sein de sa mère par le docteur Duvert et mort aussitôt », le 7 octobre 1797 à Loretteville.
Autre cas particulier que je prends dans ma famille proche: huit des 15 frères et sœurs de mon père sont décédés avant l’âge de trois ans, mais aucun n’est mort-né; celui dont la vie a été la plus courte, baptisé Joseph Lionel André, a vécu deux mois, du 6 août au 16 octobre 1913.